Plan-rue-11-novembre.jpgEn début de semaine, la mairie avait convié les riverains de la rue du 11 novembre à une réunion de présentation du projet d’aménagement de cette voie très fréquentée de Claix. Je dis bien présentation car comme d’habitude, Jean-Maurice Perineau, adjoint aux travaux, est arrivé avec un projet tout ficelé et de réelle concertation il n’y en eu point… Une centaine de personnes étaient présentes, ce qui montre l’intérêt porté par les Claixoises et les Claixois au devenir de cette rue.

Trois objectifs motivent l’aménagement de cette importante voie :

La mise en sécurité des piétons,

L’enfouissement des réseaux secs et la réfection / mise aux normes des réseaux humides,

L’aménagement du lit de la Rubine pour prendre en compte les crues centennales.

Le parti retenu pour l’aménagement de la partie basse de la rue, consiste à réaliser – dans l’emprise existante – un trottoir continu de 1,40 m environ sur la berge de la Rubine, trottoir soutenu dans le lit du ruisseau par un muret bas rehaussé d’un garde-corps et porteur de candélabres. La berge opposée sera également relevée et aménagée de façon paysagère. La voirie sera reprofilée pour permettre de guider l’eau de la Rubine, rejetée sur la rue en cas de crue centennale, jusqu’au chemin de la Bâtie.

On aurait espéré une Rubine découverte sur toute sa longueur…

On aurait apprécié une mise en valeur des ponceaux de pierre…

On aurait aimé la préservation des berges engazonnées…

On aurait souhaité une piste cyclable protégée…

Hélas ce projet d’aménagement aura pour conséquences de rendre invisible aux usagers les eaux vives et chantantes de la Rubine, visuellement rejetées au fond d’une sorte de tranchée, de faire disparaître ces ponceaux et de laisser les cyclistes sur la chaussée…

Rendue plus étroite par ce trottoir et toute cette maçonnerie, la rue ne permettra plus une circulation à double sens sur toute sa longueur et nécessitera la mise en place d’au moins deux « écluses » (alternats) rendant la circulation beaucoup plus difficile aux heures de pointes. Dès lors, on peut s’étonner que nos élus, alors qu’ils connaissaient les difficultés de circulation et d’aménagement de cette voie, n’aient pas lancé dès l’approbation du PLU les négociations qui auraient permis d’élargir l’emprise de la rue, d’éviter les alternats et de préserver l’aspect naturel de la Rubine.

Le plan présenté au public prévoyait d’ailleurs un élargissement de l’emprise, sur une assez grande longueur, coté Est. A la question d’un participant sur l’objet de cette zone, il fut répondu que c’était une erreur du dessinateur !!! Et comme j’insistais, on m’avoua à demi mot qu’entretemps le propriétaire du terrain avait construit une clôture en béton, et qu’il n’était donc plus possible d’élargir l’emprise de la rue… C’est oublier un peu vite que la réalisation d’une clôture nécessite une autorisation de travaux, et qu’il aurait été tout à fait possible, dans ce cas, de conditionner cette autorisation au respect d’un alignement adapté au projet d’aménagement, au risque de contrarier quelques électeurs.

Bref, cette partie du projet constitue une solution de facilité qui achète la paix électorale au détriment de la qualité environnementale et paysagère de cette voie, et d’une circulation facilitée.

Quant à l’aménagement de la partie haute (au dessus de l’avenue des Grands Champs) heureusement que JM Périneau a répété à plusieurs reprises qu’il ne serait pas réalisé avant au moins deux ans, car le projet est totalement irréaliste ! A croire qu’il a été conçu par des personnes qui n’ont jamais emprunté cette voie un samedi ou un jour de fête à la Bâtie !

Comment réaliser un trottoir de plus d’un mètre de large tout le long de la voie y compris dans le virage de la MJC, tout en conservant une circulation à double sens ? Comment faire fonctionner des écluses alors qu’il ne sera pas possible de stocker les véhicules en attente, ou que ceux-ci, en raison d’un virage à angle droit, ne seront pas visibles par les automobilistes venant en sens inverse ? Peut-on sérieusement envisager d’interdire de stationner devant le cimetière, alors que la réalisation d’un parking en face de celui-ci est on ne peut plus incertaine en l’absence d’accord du propriétaire ?

Tous les riverains objectifs en conviennent, la sécurisation de cette partie haute de la rue passe par l’instauration d’un sens unique descendant. Pour que celui-ci soit bien accepté, il est impératif que la partie de la rue de la Ronzy située entre le giratoire de la Chièze et l’avenue des Grands Champs soit recalibrée pour permettre une circulation à double sens. Ce qui suppose des acquisitions foncières. Vu le temps nécessaire à l’aboutissement d’une telle procédure, l’aménagement du haut de la rue du 11 novembre ne sera probablement pas pour ce mandat !

Gilles Baguet