Il faut observer la politique Claixoise avec attention pour le constater, mais nous vivons en ce moment le plus grand paradoxe du mandat.

Je m’explique.

On sait que notre majorité municipale, emmenée par Michel Octru, n’a pas vraiment l’habitude d’associer les Claixois à ses décisions et que la participation ne fait pas partie de ses modes de fonctionnement. Et pourtant quand on se rend sur le site internet de la Ville de Claix on peut lire :

« Profitez de ce rendez-vous citoyen » : on croirait entendre notre opposition municipale !

Quant à l’opposition municipale, Vivre Ensemble à Claix, qui prône « la démocratie participative et de proximité » on ne l’a pas encore entendue sur la consultation publique du SCoT et je ne la croise pas non plus à la Métro dans les Ateliers MétroCitoyen, dans les groupes de travail sur le fonds de la participation ou à la préparation des Ateliers MetroCitoyens auxquels je participe (cf. composition du Comité de Pilotage page 2 ).

Mais pourquoi donc, me direz-vous, les rôles sont-ils inversés ?

Tout simplement parce que le SCoT est la patate chaude que chacun se refile en essayant d’évacuer les sujets qui fâchent.

Du côté de l’opposition, les travaux du SCoT auraient pu être une occasion d’affirmer leur position sur le logement, sur les grandes orientations concernant l’Agglomération Grenobloise… Mais rien sur le sujet, ils prônent la participation pour les autres et ne participent pas !

Du côté de la majorité, plutôt qu’un article dans le dernier Claix Mag qui nous décrit une situation subie et l’incitation au «rendez-vous citoyen», on aurait préféré connaitre leur engagement à l’élaboration de ce SCoT et les orientations qu’ils défendaient pour les Claixois. Mais après avoir lu en détail le Recueil des avis des personnes consultées, à partir de la page 103, on trouve des interventions de Seyssins, Varces, Pont de Claix, Sassenage,… sur les limites territoriales mais strictement rien de la part de Claix qui pourtant a voté contre le SCoT.

Allez comprendre quelque chose !

Mais peut-être que les éléments cartographiques fournis pour Claix sont suffisants pour nos élus :

En fait j’ai compris pourquoi ce dossier est la patate chaude quand je me suis penché dessus puisqu’il est enfin disponible pour le commun des mortels sur le site du SCoT pour la consultation publique.

Ne vous précipitez pas comme moi sur ce dossier, sinon vous allez rapidement prendre une douche froide ! Plusieurs années de travail d’élus (sans les Claixois) et de dizaines de techniciens cela donne pour le SCoT de la Région Grenobloise 5 volumes :

  • Le rapport de présentation volume 1 : 434 pages
  • Le rapport de présentation volume 2 : 526 pages
  • Le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) : 74 pages
  • Le Document d’Aménagement Commercial (DAC) : 48 pages
  • Le Document d’Orientation et d’Objectifs (DOO) : 270 pages où l’on vous explique gentiment au cas où vous vous mélangeriez dans les différents textes : « La notion de compatibilité s’apparente à la non-contrariété entre deux documents d’urbanisme, c’est-à-dire que la norme inférieure ne doit pas remettre en cause les orientations générales définies par la norme qui lui est immédiatement supérieure. »

Ce qui ne fait, au final, que 1352 pages à consulter avant de donner un avis !

Mais je vous rassure, nous avons à notre disposition le supplément au Dauphiné libéré du 27 avril 2012 qui nous dit tout en 8 pages !

En conclusion, si les élus ne font pas leur travail de représenter les habitants dans la démarche d’élaboration des politiques publiques, il est hypocrite de leur demander de participer à la consultation publique et il est illusoire de croire que l’avis, aussi pertinent soit-il, des habitants sur un dossier de cette ampleur puisse changer quoi que ce soit au résultat final !