Maintenant que le bail emphytéotique de 30 ans avec l’Association du fort de Comboire est résilié, l’avenir de ce fort est de nouveau d’actualité. De cette expérience, il ne faudra pas oublier que si l’on confie le fort à une seule personne, quelque soit sa qualité, même accompagnée par une association, la situation est fragile. Malgré toute la bonne volonté dont avait fait preuve le porteur du projet, de son vivant, sans moyens financiers, le projet n’avançait pas et quand le porteur du projet a disparu tout s’est arrêté.
Avant d’aller plus loin dans la réflexion sur l’avenir du fort, je vous propose un petit état des lieux du fort et de son environnement immédiat. Vous allez vite voir que la situation est loin d’être simple !
Le fort, propriété de la Mairie de Claix depuis que l’armée ne l’occupe plus (voir à ce sujet l’histoire du fort de Comboire sur BrunoGerelli.info), est situé au beau milieu d’une zone naturelle intéressante qui fait l’objet d’un arrêté de biotope. Bien que la parcelle sur laquelle est implanté le fort ne fasse pas partie de cet arrêté, cela limite les activités de tourisme ou de sport aux alentours.
Le fort est situé dans une zone à risques, en dessus des anciennes mines des Ciments Vicat. La route a déjà subi 2 éboulements en 1970 et en 1974.
Les risques d’éboulements ainsi que les dégradations multiples du fort, laissé à l’abandon par la municipalité après le départ de l’armée, ont conduit la Préfecture à prendre un arrêté d’interdiction d’accès au fort et la Mairie un arrêté d’interdiction d’accès et un arrêté d’interdiction de circulation sur la partie terminale de la route (voir photos des panneaux).
On se demande d’ailleurs comment le Maire, responsable de la sécurité sur la commune, peut laisser organiser des manifestations ouvertes au public dans ces lieux avec les contraintes que l’on vient d’évoquer !
Comme si cela ne suffisait pas, les douves de ce fort ont servi de dépôt d’ordures à la commune de Claix pendant de nombreuses années et il reste encore des volumes importants à évacuer.
Sinon, le fort de Comboire sert de temps en temps aux militaires pour s’entrainer, les alentours aux « teuffeurs « pour des « raves party » et je ne vous parle pas des pilotes de moto-cross chassés en permanence par la Police municipale.
Voilà pour l’état des lieux ! Je ne vous cache pas qu’il faudra beaucoup d’imagination, de moyens, de courage et de persévérance pour faire quelque chose de ce fort.
C’est pourquoi je me suis intéressé à la façon dont le fort du St Eynard a été rénové et comment il est exploité. Au départ c’est un entrepreneur grenoblois qui a lancé le projet. Si mes informations sont bonnes, cet entrepreneur avait contacté l’association du fort de Comboire pour les aider mais celle-ci avait refusé. Aujourd’hui le fort est géré par une association dont la composition inspire le respect par la qualité de ses membres. Cette association s’appelle « Fondation du Fort de St Eynard »… mais ce n’est pas une Fondation au sens juridique du terme.
Ce fort accueille un restaurant, sert de centre de séminaire ou de congrès et tout le monde semble content de ce fonctionnement.
A partir de cet exemple et du constat que pour s’occuper du fort de Comboire il faut trois éléments indispensables : un projet, des compétences et des financements, il m’est venu une idée. Plutôt que de repartir dans un nouveau bail emphytéotique avec une ou plusieurs associations qui vont encore une fois rechercher d’hypothétiques financements, demandons plutôt au repreneur éventuel de venir avec ces éléments indispensables : les compétences, les financements et le projet.
Comment ? En lui demandant de créer une véritable fondation (au sens juridique) et de faire de cette création un préalable à la signature du bail.
Pourquoi ? Parce que créer une fondation c’est répondre à des règles très précises, parce qu’il faut réunir de l’argent et des compétences autour d’un projet. Si nos repreneurs éventuels n’arrivent pas à créer cette fondation… c’est qu’ils n’ont pas les épaules assez solides pour se lancer dans ce projet et qu’ils n’ont rien à faire au fort de Comboire !
En procédant de la sorte c’est une garantie pour la Mairie de contractualiser avec un repreneur de qualité plutôt que recommencer avec de doux rêveurs pleins de bonnes intentions comme on en croise souvent. Et ça permettra au repreneur de récolter des fonds… que les généreux donateurs pourront défiscaliser.
En attendant, le statu quo n’est pas la pire des solutions !
Et si on transformait le fort en salle festive ? (je blague). Le bruit ne devrait pas déranger les voisins…